Maucaillou

La propriété

La famille PETIT-LAROCHE, négociant en vins au 19ème siècle dont le siège était situé au 104 du cours Saint-Louis à Bordeaux, a fait construire en 1871, les CAVES et ENTREPÔTS de MOULIS, au centre géographique du Haut-Médoc, à côté de la gare de Moulis, pour y exercer leur métier.

Elle avait choisi la proximité immédiate de la gare parce que les attelages n’avaient que quelques pas à faire pour charger leurs vins dans des trains en partance pour toute l’Europe.

«La Société des Entrepôts de Moulis a pour but la vente au commerce, soit sur la place de Bordeaux, soit à l’étranger, des vins de Médoc, entreposés dans les caves construites par elle en face de la gare de Moulis, point central entre Margaux, Pauillac, Saint-Julien et Saint-Estèphe», précisaient, à l’époque, monsieur Petit Laroche.

Ce magnifique corps de bâtiment

Tout en pierres de taille, il s’étendait à l’origine sur 3000 mètres carrés. Il avait été construit avec un extrême soin et tous les perfectionnements susceptibles d’aider à la bonne conservation des vins. Un vaste corridor ou chemin de ronde fait le tour de l’établissement et l’on n’entre dans les caves que par des portes latérales précédées d’autres portes dites coupe-vent. Des cheminées se fermant par des coulisseaux sont établies dans chaque compartiment pour faciliter l’évaporation des gaz. Ces vastes chais pour l’époque abritaient une cuverie de 180.000 litres, 9.000 barriques et 300.000 bouteilles.

En 1875, J. Petit-Laroche se marie, et offre à sa femme en cadeau de mariage, la construction d’une belle demeure bourgeoise en face de ses caves médocaines : le Château actuel. Les travaux ont été réalisés par les frères Marian, entrepreneurs à Moulis.

La bâtisse du Château MAUCAILLOU est répertoriée dans la Collection inventaire «CHÂTEAUX BORDEAUX ».

Château Maucaillou

Simultanément, J. Petit-Laroche constitue aux lieux dits «MAUCAILLOU» et «CAUBET», sur un hectare et demi, un nouveau domaine viticole qui prendra le nom de Château MAUCAILLOU.

«MAUCAILLOU» signifie «mauvais cailloux», au sens où l’entendaient les agriculteurs du moyen âge, car ce genre de parcelles de terre graveleuse était impropre à toute culture céréalière, principale source de survie à l’époque. Par la suite, on s’est rendu compte que ces croupes de graves constituaient un terroir de prédilection pour les vignobles de haute expression.

Ainsi est né MAUCAILLOU, un château viticole bourré de talents, puisque ses vins ne cessent depuis 1889 d’être régulièrement à l’honneur, dans le monde entier, lors de concours et de «dégustations à l’aveugle» entre professionnels.

Philosophie

La philosophie du Château MAUCAILLOU peut se résumer dans cette maxime :

« Grand Cru Classé, ne puis,

Cru Bourgeois, ne daigne,

Château MAUCAILLOU, suis. »

Philippe Dourthe.

Certains esprits chagrins penseront à tort que cette maxime est un simple plagiat de celle clamée par le regretté Philippe de Rothschild pour son Château Mouton Rothschild, avant le reclassement de ce dernier en 1972, de la seconde à la première place dans la hiérarchie des Grands Crus Classés du Médoc.

"Château Maucaillou, suis"

« Grand Cru Classé, ne puis » : Le Château MAUCAILLOU ne pourra jamais accéder au Classement de 1855 des Grands Crus du Médoc, pour la simple raison que ce Classement reste immuable depuis sa création, et que le Château MAUCAILLOU n’a vu le jour qu’en 1875. En effet, le Syndicat des Crus Classés n’a jamais accepté l’entrée d’un nouveau membre dans le Classement officiel de 1855. C’est vraiment dommage pour le Château MAUCAILLOU, car de nombreux écrivains du Vin l’assimilent assez régulièrement à un cru Classé du Médoc en 1855.

« Cru Bourgeois, ne daigne » : Le Château MAUCAILLOU a été officiellement classé « Cru Bourgeois » en 1932. Toujours désireux de faire partie d’une classification sérieuse, et non partisane, le Château MAUCAILLOU a renié le Classement des Crus Bourgeois de 2003.

« Château MAUCAILLOU, suis« , car le Château MAUCAILLOU reste et doit toujours rester ce Cru d’exception qui est apprécié dans le monde entier, et qui, finalement, n’a peut-être pas un réel besoin de figurer dans un nouveau classement intermédiaire pour assurer sa réputation et sa promotion.